1. Un concept générique : “antisémitisme”
Le grand retour de la haine antisémite
2. Antijudaïsme : ce que le mot désigne
L'antijudaïsme condamne le judaïsme pour ce qu'il est, une foi concurrente au christianisme et à l’islam et, qui plus est, matricielle. Les Evangiles et le Coran, se fondent pour l’essentiel sur des concepts et récits bibliques - souvent transformés, parfois détournés. L’antijudaïsme s’oppose aux Juifs pour ce qu'ils sont (des hommes et des femmes qui refusent successivement Jésus et Mohamed) et/ou ce qu'ils font, priant le Shabbat à la synagogue plutôt que le vendredi à la mosquée ou le dimanche à l'église, célébrant la Pâque (et non pas les Pâques), respectant Yom Kippour (et non pas le Carême ou le ramadan), etc. La querelle est ici d'ordre théologique et, somme toute logique, si l'on songe à l'exclusivisme des croyances monothéistes. Même si la vie qu’il fait aux Juifs peut être dure et amère, l’antijudaïsme ne postule pas l’extermination de ce peuple. Pour infidèles qu’ils soient, les Juifs sont et restent des êtres humains. En ce…
3. Antisémitisme (radical) : ce que le mot désigne
Nous appelons antisémitisme la croyance selon laquelle « les Juifs sont responsables des malheurs du monde ». Si le mot « antisémitisme », en tant que tel, est forgé à la fin du 19e siècle, on ne le répétera jamais assez, le système qu’il recouvre, l’explication du Mal par la présence des Juifs, naît aux confins des 11e et 12e siècles. C’est à cette époque, en effet, celle du moyen-âge central, que la population juive, blâmée et rejetée dès l’aube du christianisme, devient le sujet d’une nouvelle accusation : par sa seule présence au sein des communautés dont elle rejetterait la religion et la morale, elle serait source des calamités, catastrophes et autres désastres qui touchent l’humanité. Ici, on ne reproche pas aux Juifs ce qu’ils sont ou ce qu’ils font en tant qu’adeptes d’une religion différente du christianisme, non, on les accuse d’être ce qu’ils ne sont pas (des adeptes du Malin) et de faire ce…
4. Antisionisme radical : ce que le mot désigne
Nous appelons antisionisme radical les discours qui appliquent à Israël les tropes de l’antisémitisme radical. Il fait de ce pays le Juif des Nations, comptable du fait de cet héritage de toutes les catastrophes qui agitent l’humanité. En cela, l’antisionisme radical tient de la paranoïa, individuelle ou collective. Raison pour laquelle l’International Holocaust Remembrance Alliance (IHRA) a intégré cette idéologie dans sa « définition de travail » de l’antisémitisme. Ce texte, adopté par 34 Etats et 1.200 organisations internationales, régions, villes, ONG, clubs de football, distingue la critique, même outrée, de la politique menée par le gouvernement israélien (« anti-israélisme et/ou antisionisme »), de la critique irraisonnée, passionnelle, obsessionnelle de l’Etat d’Israël (« antisionisme radical »), décrite comme une resucée de l’antisémitisme médiéval, démonologique et conspiratoire.
5. L’antisémitisme en quatre étapes clefs
L’antisémitisme recouvre des significations et des réalités différenciées. Quatre étapes rendent compte de cette « évolution ».