1.	Les Juifs constituent-ils un peuple ou une religion ?

1. Les Juifs constituent-ils un peuple ou une religion ?

Les Juifs constituent d’abord un peuple, c’est-à-dire un groupe humain qui revendique des origines (peuple hébreu), une langue (hébreu), un territoire (Israël, aujourd’hui partagé avec la Palestine), une foi (judaïsme), une identité (judéité), des valeurs, des traditions, une culture commune. Cette réalité impose d’écrire « Juif » avec un « J » majuscule. Si la religion est aujourd’hui le principal marqueur identitaire du peuple juif, c’est à la suite des multiples vicissitudes subies par ce même peuple. Frappés par plusieurs vagues d’expulsions sur plusieurs siècles, entre -597 et +135, la majorité des Juifs de Judée s’est vue contrainte à l’exil. Ces aléas ont conduit à la dispersion (diaspora) du peuple juif, autour de la méditerranée d’abord, puis dans le reste du monde - et ce, quand bien même une population juive ses soit toujours maintenue dans son berceau historique. Privé de territoire et d’autonomie…

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2.	Haine des Juifs et/ou des Sémites ?

2. Haine des Juifs et/ou des Sémites ?

Soyons bien clairs sur ce point : le mot antisémitisme désigne et ne désigne que la détestation ou la haine des seuls Juifs. Il n’a été inventé que pour cela. L’affirmation selon laquelle un musulman ne saurait être traité d’antisémite au motif qu’il serait lui-même un sémite est un contresens total. Ce serait en effet oublier qu’il n’existe pas plus de peuple que de race sémitique. Les « races », qu’on les qualifie de « sémite », « aryenne », « nordique », « blanche », « noire », ou « jaune », n’existent que dans l’imaginaire des adeptes du racisme. L’adjectif sémitique, créé à la fin du 18e siècle par des linguistes allemands et adopté par des savants de toutes nationalités, à l’instar du Français Ernest Renan, désignait la famille de langues qui inclut entre autres l’hébreu, l’araméen et l’arabe, mais aussi l’amharique

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3.	Antisémitisme : haine des Juifs et/ou des Arabes ?

3. Antisémitisme : haine des Juifs et/ou des Arabes ?

Le vocable « antisémite », forgé en Allemagne autour de 1875 n'a jamais concerné, rappelons-le, d’autre groupe que les Juifs. Il n’a jamais visé les Arabes et a fortiori les musulmans. En lieu et place de Judenhaß, le terme antisemitismus fut forgé pour donner un cachet rationnel, scientifique à la haine des Juifs. Hostile à leur émancipation, Wilhelm Marr publia, en 1879, La victoire de la judéité sur la germanité, un ouvrage décrivant un prétendu conflit entre les Allemands et les Juifs dont il exigeait le retour en Palestine, un leitmotiv des plus populaires dans les milieux antisémites de l’époque.

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5.	L’antisionisme est-il de l’antisémitisme ?

5. L’antisionisme est-il de l’antisémitisme ?

Il est manifeste qu’un redéploiement de l’antisémitisme s’opère, aujourd’hui, sous couvert d’antisionisme. À n’en point douter, le conflit israélo-palestinien offre à l’antisémite un champ d’interprétation permettant de remettre en selle et recrédibiliser les systèmes d’accusation à l’œuvre depuis des siècles pour justifier l’oppression des Juifs. De nombreux antisémites ont compris qu’en s’attaquant à Israël, au nom des Droits de l’Homme, ils atteignent plus efficacement leur but. Pour les antisionistes, qualifiés par nous de radicaux- Israël, au demeurant l’un des plus petits États de la planète , constituerait la principale menace contre la paix dans le monde. Cela ne signifie nullement qu’il faille considérer toute manifestation d’antisionisme comme un signe ou preuve d’antisémitisme : on peut être hostile à l’idée d’un État juif et à la politique de cet Etat, sans pour autant être suspect de haine…

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6.	La définition de l’IHRA empêche-t-elle de critiquer Israël ?

6. La définition de l’IHRA empêche-t-elle de critiquer Israël ?

Pour certains politiques et universitaires belges, la définition de travail de l’antisémitisme adoptée en 2016 par l’International Holocauste Remembrance Alliance (IHRA) interdirait toute possibilité de critique à l’égard de l’Etat d’Israël – en quoi l’initiative de l’IHRA porterait gravement atteinte à la liberté d’expression.

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7.	Antisémitisme : une haine éternelle ou datée et située ?

7. Antisémitisme : une haine éternelle ou datée et située ?

L’antisémitisme serait-il un fait social intemporel et inéluctable ? En aucun cas. L’hypothèse d’un « antisémitisme éternel » n’a évidemment aucun fondement historique. Dans l’Afrique préchrétienne et préislamique, dans la Chine et l’Inde traditionnelles et sous l’Empire romain -qui fut à deux reprises au moins en guerre avec la Judée-, les Juifs n’ont fait l’objet d’aucune vexation particulière - contrairement à d’autres groupes rebelles, parmi lesquels les chrétiens au temps de Dioclétien. Nul empereur romain n’a jamais accusé les Juifs d’être responsables des « malheurs du monde » . Il en fut de même, jusqu’au croisades -sauf exception ibérique- des Princes chrétiens, en dépit des diatribes haineuses des Pères de l’Eglise.

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